Le trou de la couche d’ozone participe au réchauffement

Publié le par Nathalie

Une équipe française semble avoir trouvé un coupable au ralentissement de la captation de gaz carbonique par l’océan austral. Selon le modèle qu’ils ont développé, c’est l’essor du trou de la couche d’ozone qui aurait perturbé le cycle du carbone dans cet océan vital à l’équilibre climatique de notre planète (1). Un modèle qui viendra renforcer l’arsenal scientifique dont disposent les scientifiques du Groupe d’experts sur le climat de l’ONU.
 
Entre 1987 et 2004, l’océan austral a «oublié» de capter plus de deux milliards de tonnes de gaz carbonique, une réduction de 10% de son pouvoir d’absorption de ce gaz à effet de serre. Les mers du grand sud captent environ 15% du gaz carbonique émis par les activités humaines, ce qui n’est pas rien.
 
Jusqu’à présent, les chercheurs ne s’expliquaient pas l’affaiblissement de la pompe à carbone. Tous les modèles qui étudient les interactions entre l’océan et l’atmosphère avaient échoué. D’où l’idée de tenir compte de la concentration d’ozone stratosphérique, qui a sérieusement été malmenée par les rejets de cholorofluorocarbones (CFC) et qui peine à récupérer malgré le Protocole de Montréal signé en 1987. Une fois qu’ils tiennent compte de l’ozone, les chercheurs français simulent nettement mieux l’évolution de la pompe à carbone dans l’océan austral. La formation du trou d’ozone, liée aux activités humaines, a donc indirectement contribué au réchauffement de la planète.
 
La modification de la couche d’ozone stratosphérique au dessus du continent Antarctique a modifié le régime des vents dans le Grand sud. Les vents d’ouest se sont renforcés, qui provoquent un mélange entre les eaux de surface, pauvres en CO2, et des eaux plus profondes et plus chargées en gaz carbonique. Du coup, comme la concentration du gaz augmente dans l’eau de surface, le CO2 atmosphérique se dissout moins. Au passage, le modèle permet aussi d’expliquer un paradoxe: alors que les observations montrent une baisse de l’absorption du gaz carbonique atmosphérique, les eaux de l’océan austral ont gagné en acidité (2).
 
En juin 2008, d’autres travaux publiés dans la revue Science ont montré que l’évolution qui se dessine de la couche d’ozone pourrait réchauffer le climat du continent Antarctique, là encore en raison du renforcement des vents d’Ouest. En septembre dernier, les 190 états participant au Protocole de Montréal ont discuté de l’élimination progressive d’autres gaz néfastes pour l’ozone. Il a été décidé l’accélération du calendrier de suppression de l’usage des hydrochlorofluorocarbones (HCFC) qui devra avoir cessé en 2020.

Publié dans Climat

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article