Calvaire des poules pondeuses

Publié le par Nathalie

Il y a presque autant de poules pondeuses dans le monde que d’être humains sur la planète. En effet, 5 milliards de poules produisent chaque année environ 1000 milliards d’œufs.

Chaque poule pondeuse pond jusqu'à 300 œufs par an. Ainsi, les « races » modernes de poules produisent 2 fois plus d’œufs qu’il y a 50 ans.

A l’âge de 18 semaines (premières pontes), les femelles destinées à l’élevage industriel sont enfermées dans de petites cages, alignées en batteries sur plusieurs niveaux - jusqu’à 8 étages - dans des hangars aveugles pouvant contenir simultanément plusieurs dizaines de milliers d'oiseaux. 

Environ 47 millions de poules pondeuses sont élevées chaque année en France. 80% d’entre elles vivent ainsi dans des élevages industriels.

Les cages de batterie sont si petites que les poules ne peuvent ni ouvrir leurs ailes, et à peine marcher ou se retourner. Chacune d’entre elles passe son existence sur une surface de 550 cm2 environ, ce qui représente moins d’une feuille de papier A4.

Le manque d’exercice physique s’ajoute à la forte productivité en œufs, et provoque un affaiblissement des os qui conduit beaucoup de poules à souffrir de fractures. 

Les poules endurent en outre des privations comportementales, car elles ne peuvent se livrer à leurs activités innées : établir un nid, prendre des bains de poussière, se percher… Dans ces conditions, elles exagèrent compulsivement les mouvements de la tête et de sur-place.

Par ailleurs, le sol des cages accuse une inclinaison afin que les œufs roulent à l’extérieur dès la ponte pour être collectés, ce qui frustre les oiseaux dans leur désir inné de couver.

Les poules sont soumises à un programme d'éclairement précis, destiné à stimuler la ponte artificiellement.

Un environnement déficient et une forte promiscuité peuvent engendrer des comportements de picage des plumes et de cannibalisme. Outre la ponte, la seule activité possible est une violence plus ou moins exacerbée entre les quatre ou cinq poules d'une même cage. Afin de prévenir ces comportements aberrants, les poules sont débecquées à la lame chauffante quelques jours après la naissance. Cette opération réalisée sans anesthésie provoque des souffrances intenses, et souvent durables. Le degré d'inconfort est encore accentué par le fait qu'elles ne peuvent se percher, et que leurs pattes sont en contact permanent avec un grillage en pente.

Lors de la visite quotidienne réglementaire, il est difficile pour l’éleveur d’apprécier l’état sanitaire de chaque oiseau, surtout dans les cages supérieures ou mal éclairées. Parfois, les cadavres se décomposent au milieu des poules survivantes qui pondent les « œufs frais » vendus en supermarchés.

Contrairement à une idée répandue, les poules pondeuses ne sont pas les femelles des poulets : il s’agit de deux souches différentes, sélectionnées génétiquement en fonction de leur prise de poids rapide (poulets) ou bien de leur fort taux de ponte (poules). Comme ils ne sont pas considérés comme rentables pour la production de poulets de chair, les poussins mâles des races de poules pondeuses sont triés après l’éclosion, puis tués par gazage ou par broyage. La filière française de l’œuf élimine ainsi près de 50 millions d’oisillons mâles par an. 

Publié dans Agriculture

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