Sensibilité et conscience des animaux

Publié le par Nathalie

La science nous révèle que tout animal de ferme est un être sensible et conscient, capable dans une plus ou moins large mesure, d’éprouver tout comme nous des émotions. Pourtant, dans le monde entier, des milliards de ces animaux sont élevés dans un environnement vide qui ne leur permet pas de satisfaire leurs besoins naturels, où ils sont privés de tout ce qui peut rendre la vie digne d’être vécue. 

Incroyables poulets

Les travaux menés par Christine Nicol et d’autres chercheurs à l’Université de Bristol, au Royaume-Uni, ont montré que les poulets se servaient de leur mémoire et qu’ils avaient des intentions et des attentes. Dès le premier âge, les poussins sont capables de retenir mentalement l’idée d’un objet qui n’est plus visible : ainsi, par exemple, ils feront le tour d’une barrière pour retrouver cet objet. Quand des poulets ont été habitués à recevoir de la nourriture comme récompense dans une situation particulière, ils se montrent par la suite très contrariés si cette récompense n’arrive plus.

Une équipe de chercheurs du Groupe de biophysique du Silsoe Research Institute, au Royaume-Uni, a montré que les poules avaient la notion du futur. Dans le cadre de leur expérience, les poules devaient donner un coup de bec sur un bouton de couleur vive pour recevoir de la nourriture. Quand une poule n’attendait que quelques secondes avant de donner le coup de bec, elle recevait une petite quantité de nourriture. Cependant, si elle attendait 22 secondes, elle recevait une quantité de nourriture bien plus importante.  Plus de 90 % des poules ont su attendre pour recevoir la plus grosse récompense.

Vaches si complexes

Des travaux publiés au début de cette année montrent que les fermiers, en donnant un nom aux vaches et en les traitant comme des individus, peuvent accroître significativement la production de lait.

« De même que les gens sont plus réceptifs quand on s’adresse à eux de façon personnalisée, les vaches, également, se sentent plus heureuses et plus détendues lorsqu’on accorde un peu plus d’attention à chacune d’entre elles », explique Catherine Douglas, de l’Ecole d’agriculture de l’Université de Newcastle, au Royaume-Uni. 

De l’importance de la sensibilité et de la conscience animales

Dans le Traité de Rome de 1957, qui créait la Communauté européenne, les animaux d’élevage étaient classés comme des « produits agricoles » et n’avaient pas plus de statut légal que des marteaux ou des clous.

Les idées ont évolué depuis, et l’Union européenne les reconnaît maintenant comme des « êtres sensibles » et prépare l’interdiction de certains types d’élevages industriels, mais pour la majorité des animaux d’élevage dans le monde, rien n’a changé et bien peu d’attention est accordée à leurs souffrances, à leurs besoins comportementaux et à leur vie émotionnelle.

Enfin, le destin des animaux de ferme est évidemment de finir à l’abattoir où, dans un laps de temps scandaleusement court, ces êtres sensibles et conscients sont tués, écorchés et dépecés pour être transformés en nourriture.

Comme le déclare Françoise Wemelsfelder, biologiste et chercheuse spécialisée dans le comportement et le bien-être animaux, « chaque jour, nous en apprenons davantage sur les diverses et uniques façons dont les animaux pensent, éprouvent des sensations et prennent des décisions intelligentes. Les preuves abondent pour attester du fait que les animaux sont des êtres sensibles et conscients, par conséquent, comment pouvons-nous continuer à les exploiter comme nous le faisons ? »

Publié dans Agriculture

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