Manger du poisson nuit autant que de la viande

Publié le par Nathalie

L’impact de la pêche industrielle sur les espèces marines et leurs écosystèmes est loin d’être négligeable. Face à cette lourde menace, One Voice appelle à un changement radical du comportement des consommateurs.

L’océan mondial couvre 72% de la surface de notre planète. Il abrite des écosystèmes riches avec un nombre d’espèces vivantes bien plus important que sur la terre ferme. Mais la plupart des espèces côtières ou de surface sont menacées par les activités humaines. La dégradation de certains écosystèmes marins, les pollutions des transports ou des marées noires, le réchauffement planétaire, sont avec la surpêche, les principales causes de la dégradation de l’océan.

Au cours de 50 dernières années, les captures de poissons ont été multipliées par 4. En 2002 déjà, plus de 70 % des ressources halieutiques étaient exploitées à un rythme tel qu’elles n’avaient pas le temps de se renouveler. On parle de surexploitation. Les autres espèces sont soit exploitées au maximum, soit pourraient l’être rapidement. En dehors de la diminution rapide des populations de poissons, cette surexploitation augmente la vulnérabilité des écosystèmes et peut contribuer au déclin d'autres espèces marines, comme certains oiseaux et mammifères. Selon le World Fish Center (organisation internationale qui dépend du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale), la quantité de poissons disponible sur certaines zones de l'Asie-Pacifique a diminué entre 6 et 33% en 25 ans.

Les innovations techniques n’ont de cesse de progresser pour un rendement toujours plus fort. Les lignes jetées sont munies de milliers d’hameçons et dépassent les 100 km de long. Quant aux bateaux, ils sont de plus en plus grands : certains chalutiers atteignent 170 m et ont la contenance de 12 Boeing 747 ! Enfin, les filets dérivant mesurent plus de 60 km de long…

La technologie utilisée à bord des bateaux comme les GPS, les plates-formes satellitaires et les sonars de plus en plus sensibles traquent sans marge d’erreur les bancs de poissons au milieu des océans. Autrefois limités géographiquement pour des soucis de conservation, les bateaux usines sont désormais équipés de systèmes ultra perfectionnés qui permettent la préparation et le stockage des poissons près à être commercialisés. Ils peuvent ainsi pêcher dans n’importe quelle zone marine et entrent directement en concurrence déloyale avec les petites pêcheries artisanales côtières… un véritable pillage des océans !

Selon Greenpeace, la flotte industrielle, armée de 35.000 navires, représente 1% à peine de la flotte mondiale, mais plus de 50% de la capacité de pêche mondiale. L’enjeu de la pêche industrielle est de ramener toujours plus de ressources pour nourrir une population humaine en perpétuelle croissance. Selon les Nations Unies, environ un milliard de personnes, la plupart dans des pays à faible revenus, ont comme principale ressource alimentaire le poisson ou les fruits de mer. La demande est constante et entretient l’escalade de la surexploitation au point de voir apparaître des pratiques de pêcheries pirates. Rappelons aussi que la pêche de loisir (lien vers l’article « la pêche : un loisir cruel qui s’ignore ») n’est pas sans conséquences. En France, on compte près de 2 millions d’amateurs !

Au cours des pêches, on estime qu’un quart des prises totales ne sont pas celles visées et sont le plus souvent perdues. Les poissons qui n’ont pas la taille requise ou dont l’espèce ne correspond pas à l’attente sont rejetés, morts le plus souvent. Cela correspond en moyenne à 27 millions de tonnes de poissons qui sont ainsi rejetées en mer chaque année... De plus, les filets de chalutage ne font pas de détails sur les fonds marins et raflent toute forme de vie benthique. Les énormes rouleaux de métal servant à tracter les filets affectent chaque année une surface de fond marin égale à deux fois celle des Etats-Unis !

Considérée comme une alternative au dépeuplement des océans, la pisciculture voit aujourd’hui sa production s’envoler. Mais ces élevages soulèvent de nombreux problèmes qui semblent avoir des conséquences équivalentes sinon pires sur notre environnement et notre santé.

Source : OneVoice

Publié dans Alimentation

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