Chocolat en voie de raréfaction

C'est l'une des rares choses en ce monde que tout le monde apprécie. Il y a un tel consensus sur le sujet que celui ou celle qui avoue ne pas aimer du tout le chocolat est regardé de travers, un peu comme s'il avouait détester les fleurs, les couchers de soleil ou les bébés chats… En un mot quelqu'un d'un peu bizarre.

Plus sérieusement, entre les tablettes, les biscuits, les brownies ou encore la pâte à tartiner, chaque Français consomme en moyenne 7 kg de chocolat par an. Savons pour autant ce qu'il y a vraiment dans le chocolat que nous dégustons avec tant de plaisir ?

Eh bien, malheureusement, il n'y a pas que des ingrédients recommandables.

Tout d'abord, rappelons que le chocolat est un mélange dans des proportions très variables de pâte de cacao, de beurre de cacao et de sucre. On peut y ajouter du lait, des épices, des fruits secs et bien d'autres choses encore. Mais ce n'est pas tout.

Depuis 2003, la commission européenne autorise l'emploi d'autres matières grasses végétales que le beurre de cacao. Alors, elles ne doivent pas représenter plus de 5% du total, pour l'instant en tout cas. Il peut s'agir de karité ou encore d'huile de palme… Une huile tristement célèbre aujourd'hui.

Très recherchée, notamment dans le cadre des bio-carburants, l'huile de palme contribue grandement à la destruction de forêts primaires, surtout en Asie du Sud-Est.

Les puristes crient au scandale, mais les industriels se frottent les mains : c'est beaucoup moins cher que le beurre de cacao...

On peut également trouver dans le chocolat de la lécithine de soja. Cet arôme artificiel est produit à partir de soja OGM la plupart du temps. Il est représenté par le sigle E322 sur les étiquettes, mais vous le trouverez rarement. Lorsque cet émulsifiant représente moins de 1% des ingrédients, le producteur n'est pas tenu de le mentionner sur l'étiquette et il s'est garde bien, évidemment !

La solution passe, une fois encore, par l'agriculture bio. Le chocolat bio ne contient pas d'autre matière grasse que le beurre de cacao, pas d'additifs ou de vanilline de synthèse. Quant à la lécithine de soja… beaucoup de producteurs bio la suppriment, remplacée par de la farine d'épeautre, par exemple… ou alors elle est garantie sans OGM. Evidemment, l'offre en chocolat bio n'est pas aussi développée que dans l'industrie traditionnelle. Moins de choix, des saveurs qui ne sont pas toutes satisfaisantes, mais ça s'améliore peu à peu. Et ça vaut le coup, au moins de temps en temps, de remplacer sa tablette ou sa pâte à tartiner par son équivalent bio.

Enfin, soyons conscient que la production du cacao dont nous nous délectons, a également un impact social. 40% du chocolat consommé en France provient de Côte d'Ivoire, où les travailleurs sont souvent exploités, d'ailleurs le travail des enfants n'y est pas rare.

C'est pour cela que le chocolat du commerce équitable est une bonne alternative, car il garantit que les conditions de travail et de rémunération des producteurs sont correctes.

Source : Lise, pour la Rédaction - Frequenceterre.com