Planter pour compenser... pas si sûr

Publié le par Nathalie

S’il y a bien une mode en ce moment, c’est celle du bilan carbone. On veut faire attention, on se renseigne, et si on va un peu trop vite, hop, on fait un p’tit bilan sans même comprendre qu’il faut avant tout réfléchir à toute la logique de l’activité que l’on souhaite compenser… On veut partir faire le tour du monde pour “ramener les bonnes pratiques du DD”, eh bien soit ! On prendra l’avion à gogo et on compensera hein !… Votre boîte veut s’y mettre ? Il y a de fortes chances qu’elle accepte de compenser plutôt que de regarder plus loin dans son fonctionnement, c’est plus simple de compenser… un peu comme l’arbre qui cache la forêt n’est-ce pas !

Mais justement, parlons-en de l’arbre et de la forêt, car c’est aussi à la mode, du coup… Bah oui, certains modes de compensation proposent de “replanter pour sauver la planète” et on vous offre des arbres à tout va ! Le PNUE propose “Un milliard d’arbres pour la planète”, la ville de Paris propose “Un arbre, un Parisien”, Yves Rocher a lancé son programme “Plantons pour la planète”, et on en passe…

En réalité, comme le soulignait justement Sylvain Angerand (Chargé de la campagne Forêts aux Amis de la Terre)il y a quelques temps déjà dans Libé, “l’idée est qu’en grandissant, un arbre capte du C02, l’un des principaux gaz à effet de serre, permettant donc d’en atténuer l’impact sur le réchauffement climatique. Ainsi les émissions de C02 émises par nos activités (industrie, transport, chauffage…) pourraient être compensées par des plantations d’arbres”.

Or, “ une simple règle de trois permet d’abord de se rendre compte que si l’on voulait compenser les émissions mondiales de CO2, à l’horizon 2020, il faudrait convertir presque un quart des terres émergées, aujourd’hui utilisées pour d’autres usages comme l’agriculture, en plantation d’arbres. Autant dire qu’il ne resterait pas grand-chose pour cultiver et nourrir la planète ! De plus, le bénéfice en terme de stockage de C02 d’une plantation d’arbres peut-être discutable. Par exemple, en zone tempérée, une prairie stocke environ 10 GtC/ha (giga tonne de carbone par hectare) dans la biomasse aérienne mais surtout 290 GtC/ha dans le sol soit un total d’environ 300 GtC/ha alors qu’une forêt ne stocke qu’environ 150 GtC/ha (50 GtC/ha dans la biomasse aérienne et 100 GtC/ha dans le sol).”
 
Mais bien plus : “En plantant des pins du Mexique (Pinus patula) dans les Andes, un écosystème différent de celui dont ils sont originaires, ces arbres ont appauvri et desséché le sol. Les pertes en matière organique n’ont pas pu être compensées par les aiguilles de pins car les micro-organismes capables de les dégrader n’existent pas dans ce nouvel écosystème. Au final, la quantité de carbone relâchée par le sol est supérieure à celle stockée par les arbres !”

Lire l'article en entier : http://www.naturavox.fr/article.php3?id_article=3113

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