Halte à la déforestation

Publié le par Nathalie

Stopper la déforestation qui rase près de 14 millions d’hectares de forêt tropicale chaque année est l’un des challenges majeurs soulevés par la Conférence mondiale sur le climat à Bali.

Face à la pression exercée par l’industrie du bois, l’agriculture et la course aux agro-carburants, les pays forestiers ne veulent pas mettre en péril leur développement économique au nom de la protection de la forêt. La déforestation est pourtant responsable de 20 à 25% des émissions mondiales de CO2, estime Alain Karsenty, économiste au centre de coopération internationale en recherche agronomique (CIRAD). Un hectare déboisé pour répondre à la demande de bois ou être transformé en terre cultivée ou en zone urbaine, libère le CO2 qu’il contenait et réduit la capacité d’absorption de la nature. Environ 14 millions d’hectares de forêts sont rasés chaque année, essentiellement en Amazonie, en Asie du Sud-Est et en Afrique.

Pour y remédier, la Conférence de Bali compte sur une incitation économique qui dédommagerait les pays forestiers qui ne déboisent pas. L’idée consiste à donner à un arbre un prix correspondant au carbone qu’il stocke dès lors qu’il reste en vie. Le carbone ainsi préservé serait transformé en crédits pouvant être revendus sur le marché mondial de carbone. Ces crédits, fonctionnant sur le principe des mécanismes de développement propre (MDP), indemniseraient les états forestiers selon les progrès de leur taux de déforestation.

Si chacun s’accorde sur la nécessité de dédommager les pays en voie de développement, tous n’approuvent pas le projet des REDD (réductions d’émissions issues de la déforestation et de la dégradation tropicale). Les pourparlers de Bali devront trancher entre un système de bourse au carbone, un fonds monétaire ou un mélange des deux.

La principale réticence à inclure la forêt dans le marché du carbone, vient de la crainte de générer des réductions fictives d’émissions. Il existe en effet des risques de triches et une déresponsabilisation des pays industrialisés attirés par la possibilité d’acheter des droits à polluer supplémentaires. Quelle que soit la solution privilégiée, elle devra passer par une surveillance rigoureuse des flux financiers générés.

Un autre frein majeur à la lutte contre la déforestation, est l’exploitation illégale.
En France, 40% des importations de bois tropical sont illicites. Pour améliorer la traçabilité des produits, l’Organisation mondiale de protection de l’environnement (WWF) lance une campagne d’information destinée à promouvoir le label FSC, garantissant une exploitation durable des forêts. Face à l’urgence climatique, on ne peut se permettre de dilapider des subventions durement acquises.

Publié dans Archives

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article